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HPI, TDAH, TSA : et si je n'étais rien de tout ça ?


Hello la compagnie !


Aujourd'hui, on va parler de... roulement de tambours, sigles et santé mentale !! Wouhou ! Allez promis, ça va être trop intéressant.


Il faut dire que c'est une mode en ce moment tous ces sigles. Depuis 5 ans à baigner dans le monde du bien-être, j'ai eu le droit à tous les diagnostics, vraiment TOUS des fois j'ai l'impression que ma vie est un immense cliché !


Je suis TDAH, HPI et même TSA. Sans parler des diagnostics personnalisés de la spiritualité New Age : passeur d'âme, sorcière, chaman etc.


Euuuh ok ça fait beaucoup là quand même... Est-ce que je peux me fier à ces diagnostics ?

Et surtout, est-ce que cela m'aide vraiment dans mon travail thérapeutique ?


Allez, je vais un peu décortiquer tout ça !

Cet article ne vise pas à donner une argumentation sur ou sous diagnostic. Je parle aussi de mon expérience personnelle donc n'hésite pas à prendre du recul sur ce que je dis !






Des chiffres et des lettres...



Commençons par une définition rapide des termes et si cela t'intéresse, je te mets les liens officiels des troubles en fin d'article.


  • TDAH : trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité. Grande difficulté à se concentrer, grande distractivité, impatience et agitation incessante en cas d'hyperactivité. Concerne entre 3 et 5% des enfants en âge scolaire et 3% des adultes.

  • TSA : trouble du spectre autistique. Dysfonctionnement dans les interactions sociales, la communication, les comportements et les activités. On parle de spectre dû à la diversité des troubles. Prévalence d'environ 1% de la population.

  • HPI : haut potentiel intellectuel. Personnes ayant un quotient intellectuel supérieur ou égal à 130. Ce n'est pas un trouble mais une caractéristique individuelle. Prévalence de 2% de la population.



Comme tu peux le remarquer, il ne s'agit que d'une minorité de personnes atteintes de ces troubles/caractéristiques alors si je les ai tous, c'est que je suis d'une rareté exceptionnelle !


Prendre en compte les chiffres et les statistiques permet de prendre un peu de recul. Perso, je pensais que cela touchait bien plus de monde que cela parce que je voyais beaucoup de vidéos défiler sur le sujet.



Je prends aussi en compte le fait que les tests sont plus précis dû à un élargissement des critères et une meilleure connaissance des troubles. Les chiffres de prévalence peuvent donc évoluer.


Tu trouveras plusieurs liens en fin d'article sur le débat sous ou surdiagnostic chez les personnes TSA pour te donner une idée de l'évolution actuelle.





Le degré d'apparition et d'intensité


Un trouble est caractérisé par un ensemble de symptômes. C'est à travers leurs degré d'apparition dans le temps et d'intensité que l'on peut justifier le diagnostic.




On a tous déjà expérimenté au moins une fois dans notre vie des symptômes qui peuvent être des caractéristiques des troubles anxiété, profonde tristesse, doute, difficultés sociales, perdre ses clés, se déconcentrer etc. Cela ne veut pas dire que l'on est atteint du trouble pour autant !




Dernièrement, une thérapeute m'a suspectée un trouble du spectre autistique (TSA) et m'a conseillée de faire des tests auprès d'une psychologue spécialisée. Très rapidement dans ma tête, j'ai confirmé moi-même le diagnostic en me rappelant toutes les fois où j'aurai agi suivant les caractéristiques du TSA. Ça s'appelle un biais de confirmation.


Je me suis rapidement appropriée le diagnostic parce que cela collait avec l'histoire que je me racontais.



Les arguments pour :


  • A l'école, j'étais souvent seule. J'avais peu d'amis.

  • Je suis sensible au bruit.

  • J'ai l'impression que vivre pour moi, ce n'est pas intuitif.



Mais je peux aussi le voir d'une autre manière :


  • J'ai de l'anxiété sociale, c'est peut-être pour ça que j'étais seule. L'œuf ou la poule ?

  • Je pense surtout à un avion militaire qui m'a mis dans un état d'anxiété assez fort, mais écouter de la musique forte ne me dérange pas en boîte par exemple...

  • Je le vois en comparaison aux autres : j'apprends à faire des choses alors que les autres savent déjà le faire. Cela ne veut pas dire que je ne peux pas le faire.





Tu vois la différence ? Une expérience dans ma vie ne justifie pas une généralité.

Est-ce que cela veut dire que je ne suis pas TSA ? Je ne sais pas ! Je n'ai pas encore toutes les réponses au moment où je t'écris. Et à prendre aussi en compte que le TSA chez les femmes est différent.





Nos biais cognitifs ... et ceux du thérapeute !


En médecine, il est bien plus compliqué de poser un diagnostic pour une maladie psychiatrique que pour une maladie physique. Tu trouveras un lien en fin d'article pour comprendre la prise en charge psychiatrique.





Le diagnostic repose essentiellement sur ce que tu vas décrire au médecin.





Sauf que ...

Tu peux te tromper, oublier, mentir, tourner à ta sauce etc. Parce que tu as honte, parce que tu as peur du diagnostic etc. Et c'est ok !!


Tout le monde a des biais cognitifs, et le psychiatre est justement formé à les prendre en compte. Il y a même des comportements auquel tu n'aurais pas pensé qui peuvent être une clé dans le diagnostic.

En santé mentale, ça prend du temps. Ça serait tellement plus simple si on pouvait le faire une prise de sang ou une IRM, on est d'accord...



L'année dernière, la psychologue que je suis allée voir m'a affirmée assez rapidement que j'étais HPI et TDAH sans me faire passer le moindre test. Elle m'a même affirmée que cela n'était pas utile de les faire.





Je suspecte le fait qu'elle ait été influencée par cet effet de mode. Eh oui, le thérapeute a lui aussi des biais cognitifs de par son vécu, ses expériences, ses croyances et l'effet de mode etc.




Il est aussi humain, tu n'es pas face à un robot. Donc tout n'est pas à prendre à la lettre !


Retiens une chose : un diagnostic médical de maladie psychiatrique est posé uniquement par un psychiatre. Un thérapeute ou psychologue peut avoir des suspicions, mais il ne peut pas te confirmer le diagnostic. Ce serait un exercice illégal de la médecine.


Il y a quelques exceptions. Pour les troubles TSA par exemple, beaucoup de psychiatres n'auront pas le temps de te faire passer les tests. Certains psychologues spécialisés peuvent le faire. Pour être sûr.e, appelle les centres spécifiques des troubles.





Les conséquences d'un diagnostic posé trop rapidement



Un diagnostic posé trop rapidement et/ou par des personnes dont ce n'est pas le métier risque de détourner le travail thérapeutique de fond.


Dans les diagnostics TSA, TDAH et HPI, on parle d'une structure cérébrale ou d'un fonctionnement cérébral différent.



La prise en charge sera donc pas du tout la même si ta structure est "normale" mais que tu dois faire un travail émotionnel je dis "normale" mais c'est plutôt la proportion d'une structure cérébrale la plus représentée


Si effectivement, tu as une structure cérébrale différente, on t'apprendra à vivre avec et à t'adapter pour éviter de t'épuiser.

Il arrive même souvent qu'un travail émotionnel doit se faire en plus... Gros cœur sur tous ceux qui font ce travail et qui prennent en main leur santé mentale, good job.





Cela minimise la prise en charge et l'inclusion des vrais diagnostiqués.


Une personne avec un trouble a plus de mal à s'adapter dans notre société et cela reste, malgré tout, un handicap actuellement. Cf article sur pourquoi docteur

Mais si on les invisibilise ou qu'on minimise leur souffrance, elles n'auront pas les soins ad


Et c'est une chance d'avoir une structure "normale" encore une fois gros guillemets hein parce qu'il est plus facile de s'adapter à notre société. Cela ne veut pas dire que c'est une bonne chose...


C'est en libérant la parole sur le sujet que la société pourra aussi s'adapter aux personnes avec des troubles, et non l'inverse.



"Le but est de voir le handicap sous un angle de droits humains et non pas de déficit"




Ce que je retiens



Prendre le temps, garder un esprit critique et bien s'entourer.


Cela me semble logique qu'un diagnostic soit posé après plusieurs sessions, le temps de bien connaître la personne.




Prendre ton temps, c'est accepter que tu as de l'importance. C'est aussi accepter que tu es complexe, et que tu ne peux pas être "lu.e" et compris.e en seulement deux séances.

J'invite vraiment les personnes à émettre un doute dès que le diagnostic est vite exprimé.




Je prends conscience que pour le moment, je ne sais peut-être pas tout. Là, je vous écris à un instant T et peut-être que dans deux mois, j'aurai un diagnostic posé.



Si tu es dans un processus thérapeutique, attention quand on te balance l'info n'importe comment parce que tu peux être vulnérable et en demande.





Il me semble important de mettre des barrières quand il s'agit de sa thérapie et de son bien-être. C'est vraiment pas facile de garder une posture d'observateur et se sentir responsable de soi quand on va mal, je suis d'accord.







Ton histoire, c'est ton TRÉSOR. C'est que tu es. Ce qui te définis.


Imagine ton histoire et ton vécu comme ta plus grande richesse. Est-ce que tu aurais envie de le donner à n'importe qui ce trésor ?





Et il n'est jamais trop prudent de demander plusieurs avis : tu peux en parler avec ton médecin, ton psychiatre et même changer de psychiatre si tu ne te sens pas à l'aise avec lui. Tu peux aussi appeler les centres destinés aux troubles.


Cela demande de la patience, je sais que ce n'est pas toujours évident quand on souffre.


Mais crois-moi que tu gagneras beaucoup de temps si tu as le bon diagnostic, parce que tu mettras en place le travail thérapeutique rapidement.


Bisous,

Mau




Infos et renseignements


Les sites spécialisés :


Débat sous ou sur diagnostic :


La pose de diagnostic en psychiatrie :


Conversation autour de l'inclusion des autistes :


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