Bonjour les amis !
Aujourd'hui, j'aimerais vous partager ce que je ressens... J'ai décidé de faire une pause dans la thérapie ! Et pour vous expliquer les raisons de ce choix, faisons un zoom sur la pensée critique...
A la suite de discussions avec une amie, j'ai commencé à écouter le podcast Meta de Choc, qui se demande pourquoi on pense ce qu'on pense, et explique les dangers potentiels de la spiritualité New Age, dont le fait de laisser la pensée critique de côté.
Qu'est-ce que la pensée critique ? C'est une attitude critique vis-à-vis de toute information ou affirmation, ainsi que la capacité intellectuelle permettant de raisonner correctement et de tirer des conclusions réfléchies et étayées par des arguments.
Suite à cette écoute, j'ai compris que j'avais mis de côté mon esprit critique et rationnel développé dans mon cursus scientifique. J'ai totalement plongé dans la spiritualité sans même me demander si ce qui était dit était prouvé.
Penser par soi-même et respecter nos signaux d'alarme, c'est une preuve d'amour envers soi. Mais ce n'est pas aussi simple qu'on ne le pense...
Quand je suis rentrée dans la spiritualité
J'ai découvert la spiritualité en 2014, à la suite d'une rupture assez compliquée. Mon ex-compagnon en question avait une personnalité manipulatrice et mythomane, et j'étais tellement amoureuse que j'ai accepté des choses auquel je n'aurai jamais adhéré en temps normal. Après la séparation, je ne savais plus qui j'étais. J'étais complètement cassée et perdue.
Je me suis vite tournée vers la spiritualité dite New Age et les thérapies alternatives, car j'y ai vu une forme d'espoir et de vérité. Et puis, il faut dire que j'ai toujours eu soif d'évolution personnelle et de compréhension, je trouvais des réponses très facilement dans ce courant de pensée !
J'avais l'impression que je pouvais devenir la meilleure version de moi-même et que je serai enfin heureuse une fois que j'aurai tout réglé... trop facile hehe !
Pour contextualiser, la spiritualité New Age est un courant de pensée né dans les années 1960 aux Etats-Unis. Cela inclut un grand nombre de techniques et de pratiques qui ont pour but d'amener les gens à l'éveil spirituel et à l'amour inconditionnel.
Dès le premier rendez-vous, j'ai été impressionnée par les propos clairs et précis de la naturopathe sur ma séparation et ce que ça révélait en moi. J'avais l'impression qu'elle avait des "super pouvoirs"...
Je pensais qu'elle savait mieux que moi ce qui n'allait pas ! Genre elle lit dans mes pensées ou quoi ?
J'ai entièrement donné ma confiance aux thérapeutes car "ils avaient LA vérité" et ils pouvaient m'aider. Et je leur laissais tout le pouvoir de ma guérison.
A ce moment là, j'étais encore dans mes études de neurobiologie. J'étais très curieuse mais j'étais en colère contre le monde scientifique ! Je ne croyais plus aux médecins bienveillants, je les voyais comme des dealeurs de médicaments presque, et les chercheurs comme des égocentrés.
J'avais l'impression que la médecine était complètement dépassée.
J'ai donc arrêté mon cursus scientifique en 2019 pour me tourner vers un cursus de thérapeute en médecines alternatives. Et jusqu'à aujourd'hui, je ne me suis pas rendue compte de la place immense que la spiritualité avait prise dans ma vie.
Dès que je cherchais un logement, j'espérais que la loi d'attraction me l'apporte. Avec mes amis et mes partenaires, j'avais besoin que ça soit fusionnel, comme les âmes sœurs ou flammes jumelles etc. Tout tournait autour du sacré, du magique presque.
Et si ce courant était né parce que les gens cherchent l'espoir d'une vie extraordinaire ?
J'aimais qu'on me dise que j'avais attiré mon ex pour me faire évoluer, que j'avais choisi ma famille car c'est ce que mon âme est venue vivre sur cette Terre. J'aimais qu'on me dise que ce n'était pas du hasard, que si je réglais cette situation, plus jamais j'attirerais ce genre de personnes dans ma vie.
Je ne voulais plus vivre cette souffrance. Je ne voulais plus vivre LA souffrance. Je voulais le bonheur à chaque instant.
Je rêvais d'une vie où tout serait magique, où chaque jour aurait quelque chose d'extraordinaire. Et à mon tour, je voulais le donner aux autres.
La redescente sur Terre...
Je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé à la suite de l'écoute du podcast. Je me suis renseignée partout là où je pouvais trouver des preuves que les techniques décrites, ça marche vraiment. J'étais tellement en colère !
Parce que cela fait 8 ans que j'expérimente plusieurs techniques dont particulièrement la naturopathie, les fleurs de Bach et les constellations familiales. Et depuis que j'ai commencé, j'ai réellement évolué. Je ne peux pas dire que je suis la même personne qu'avant.
Mais est-ce l'œuvre de toutes ces heures de thérapie et formation ou un simple effet placebo ? N'était-ce pas juste le fait d'en parler qui m'a aidé ? Est-ce le temps qui fait que j'ai gagné en maturité ? En fait, je ne peux pas être sûre à 100%. Peut-être même que c'est tout à la fois !
Dans la spiritualité malheureusement, il n'y a pas beaucoup de preuves scientifiques sur les différentes techniques utilisées et sur les vérités énoncées. C'est là qu'intervient la pensée critique et la zététique.
La zététique est définie par son créateur Henri Broch, comme "l'art du doute". Cela permet de rationaliser les phénomènes paranormaux, les pseudosciences et thérapies alternatives pour différencier ce qui relève de la science et ce qui relève de la croyance.
Par exemple, on peut supposer que Dieu existe car il n'y a pas de preuves montrant qu'il n'existe pas, et inversement. Les licornes, ça peut exister à partir du moment où on n'a pas montré que ça n'existait pas... Tu me suis ?
Il y a très peu d'études scientifiques qui montrent l'efficacité des thérapies alternatives. Est-ce que cela veut dire que ça ne marche vraiment pas malgré les témoignages positifs ? Peut-être que la recherche devrait être plus poussée ? Est-ce que toutes les conditions sont réunis pour établir une réelle conclusion ?
C'est assez dur cette remise en question, surtout quand on a dépensé beaucoup d'argent dedans et qu'on veut en faire son métier!.. En tout cas, la question se pose : est-ce que je me base sur mon expérience personnelle et celle des autres pour exercer mon métier ? Petit syndrome de l'imposteur qui s'y cache aussi dans cette histoire..!
Spiritualité, source de mon bonheur ?
Je me rends compte aussi qu'une part de moi a peur de ne pas/plus être heureuse. Je pense que j'ai associé la raison de mon bonheur et de ma joie à toutes ces années de pratique dans la spiritualité : "sans cela, je serais malheureuse. J'ai réussi à retrouver la joie parce que j'étais dans la spiritualité."
En fait, la spiritualité était un socle de soutien et de sécurité. Ce qui peut être une bonne chose après tout ! Sauf que c'en est devenu une dépendance. Dès que ça n'allait pas, direct je me tournais vers un thérapeute ou mes cartes d'oracle. Sans eux, j'étais incapable de résoudre le problème...
Choisir de se séparer de ce socle de sécurité est un vrai challenge. Je ne vous cache pas que je suis effrayée. Je me sens comme balancée dans le vide en me demandant si j'aurai de quoi m'accrocher en cas de coup dur... Bienvenue dans ma tête !
Ou j'en suis aujourd'hui ?
Aujourd'hui, je vous avoue, je suis un peu perdue. Ce n'est pas confortable mais je sens que c'est nécessaire, car maintenant, j'apprends à prendre du recul. Je ne prends plus pour argent comptant ce que l'on me dit. J'ose remettre en question. Je prends en compte les red flags et warning que mon cerveau m'envoie.
Et j'ai mon curseur perso, maintenant : si je suis en capacité de réfléchir sans manipulation ou influence extérieure, sans effet de groupe, en ayant toutes les informations et arguments nécessaires à disposition, je suis en capacité de prendre une décision juste.
Si ces conditions ne sont pas réunies, suis-je vraiment dans un endroit qui laisse la juste place à la réflexion ? Ai-je mon libre arbitre ?
Alors bien sûr, ce n'est pas toujours évident. Je pense notamment à l'effet de groupe où perso, je me laisse vite influencer par le mouvement créé.
Ça ne se fait pas du jour au lendemain, je me laisse le temps d'apprendre et de faire encore peut-être quelques erreurs !
C'est en tout cas pour moi, un véritable amour que je me donne. Je me respecte. J'ose enfin prendre en considération ce que je pense et ce que je ressens.
Maintenant , je ne parle plus de sacré, de mystique, de divin... Je ne me sens plus à l'aise avec ce genre de vocabulaire. J'ai l'impression de rajouter quelque chose d'inutile à une nature, une vie, une terre qui est déjà complète sans ces termes là.
Et puis, je ne sais pas si je serai thérapeute, j'évite les certitudes à présent. Je sais que j'aime l'humain, que je suis curieuse d'apprendre nos fonctionnements, nos mouvements conscients et inconscients etc. J'avais oublié à quel point j'adore la recherche, les neurosciences et la psychologie !
Une chose est sûre, je continuerai de vous embêter avec mes articles haha !
Bisous,
Mau