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Journal de bord #6 : vivre d'amour et d'esprit critique


Cher toi,


Il y a quelques jours, je suis allée au festival du Rêve de l'Aborigène. Et après un bon temps de réflexion et d'introspection, je t'écris aujourd'hui sur ce que j'ai ressenti parce que ça m'a beaucoup touché !





Comme tu le sais, j'ai abandonné la spiritualité New Age et les thérapies alternatives depuis plus d'un an maintenant.

J'ai pris conscience de la dangerosité de certaines de ces pratiques et de leur caractère sectaire.



J'ai retrouvé la science ! J'ai compris sa philosophie. Sa méthodologie.


Si j'avais eu cette prise de conscience pendant mes études, je ne serais peut-être pas sortie de mon cursus universitaire !

Ou alors, j'aurai bifurqué vers la psychologie (qui sait, ça viendra peut-être) ! Je vais finir étudiante toute ma vie haha



Je sais que j'ai fait le bon choix ! Je ne me suis jamais aussi sentie les pieds sur Terre, et je découvre d'autres domaines qui me passionnent tout autant.

Je me nourris autrement.




Pourtant...



Un vide s'est installé en moi depuis.

Je me suis sentie un peu robot, en mode automatique. Tu sais, un peu comme si ma vie se résumait à un genre de "métro-boulot-dodo". Je ne sais pas comment le définir en vrai haha.


Je sentais juste que j'étais éteinte.


Et là, la spiritualité m'a manqué.

Qu'est-ce que c'est ? L'envie d'être thérapeute ? Le besoin de faire de la méditation ? D'allumer un bâton d'encens ?



Bordel, elle est passée où la flamme ?




Et puis, j'ai expérimenté la solitude cette année, même quand j'étais avec les autres.

J'ai expérimenté l'invisibilité sur les marchés de Noël, quand tu es vendeuse et que personne ne te regarde, sous prétexte que tu vas leur sauter dessus parce que tu leur as dit bonjour.

J'ai expérimenté des jours entiers, à ne parler à personne.


J'ai perdu confiance, je pense.


La solitude est de loin le sentiment le plus compliqué à vivre selon moi !





Alors, cette flamme perdue, est-ce qu'elle ne vient pas de là ?

...





Au Rêve de l'Aborigène, j'ai retrouvé une forme de confiance.

J'ai retrouvé ce contact avec les humains. Il m'a fallu un moment pour accepter, comprendre même.





Le Rêve de l'Abo, c'est un genre de Woodstock moderne. Une version hippie teintée d'un peu beaucoup de New Age quand même...



C'est un festival sans alcool, près de Poitiers, qui met à l'honneur les musiques traditionnelles de peuples autochtones, et des instruments comme le didgeridoo, la guimbarde et le chant diphonique (tradition mongol).




J'ai d'abord tout rejeté d'un seul bloc quand je suis arrivée. Je l'avais fait l'année dernière et clairement, je l'avais très mal vécu.


Cette année, j'ai mis un peu d'eau dans mon vin.

J'ai pris ce qui me parlait tout en gardant un regard critique pas facile à faire hein...





Les deux premiers jours, j'ai fait un atelier de voyage sonore et de danse ecstatic (danse qui amène une forme de trans au son du rythme), et j'étais en résistance. Je refusais de m'ouvrir à ces expériences.


En fait, ces outils ne me parlent pas spécialement. A la limite, pour le côté détente, ok !



Je ne me sens pas vraiment à l'aise avec des gens qui partent en trans sur de la musique, s'il y a une intention ou une finalité attendue. Peut-être que je n'y trouve pas d'authenticité ?


Je peux partir en trans sur de la musique, devant un concert, sans intention ! D'ailleurs, ça m'est arrivée et j'ai adoré !! Parce que je l'avais choisi, qu'il n'y avait aucune finalité. Même si dans la danse ecstatic, c'est cool de s'embarquer dans cette vague de joie !!



Et le dernier jour, je me suis retrouvée face à une chorale d'environ 150 personnes. Ils étaient tous beau et joyeux et chantaient en canon à 4 voix différentes. C'était super dynamique.

Genre, ça m'a transpercé. Les murs tombent. Je rencontre une vulnérabilité. J'accepte d'être face à autant de joie et d'amour. J'ai fini par pleurer en les regardant.




Un début de flamme est réapparu




En fait, j'avais oublié ce lien si fort.

Ce lien, partagé avec d'autres humains dans un milieu safe et ouvert d'esprit.

Je pense même que je n'en prenais pas conscience quand j'étais dans le New Age, c'était devenu naturel !


Au fond, peut-être que j'ai aimé le New Age parce que je trouvais ces opportunités de rencontres authentiques.

J'avais l'impression d'être avec des gens comme moi, qui avaient cette même sensibilité.

Et dans ce festival, je l'ai retrouvé.






J'ai retrouvé ma sensibilité aux humains mais pas que, au vivant de manière générale, à l'environnement. Je retrouve l'amour de la connexion.




C'était un super exercice de discernement. J'ai gardé le beau et laissé de côté ce qui ne me convient plus.




Dans mon journal de bord #5, j'ai laissé tomber les murs et accepté que je n'allais pas bien. J'ai beaucoup travaillé sur moi depuis, remis pleins de choses de mon enfance en lumière.

Et la première chose que j'ai travaillé en psychologie, c'était la solitude que j'éprouvais étant enfant.




Quand j'étais dans le New Age, elle était encore présente. J'avais du mal à m'ouvrir aux autres, mais cela me nourrissait. Je ne prenais juste pas conscience que c'était cela que je travaillais depuis le début.

Revivre tous les traumas, épisodes, parler de vie antérieure etc, c'est bien beau mais ce n'était pas ça que je cherchais au fond.



Ce que je recherchais c'était la confiance envers les humains.

C'était là sous mon nez, et pourtant, je pensais que mon mal-être venait d'autre part.





Vivre ce festival avec autant de discernement m'a fait comprendre que ce dont j'ai le plus besoin, c'est de faire confiance aux autres. Voir le beau dans l'humain !

Cela ne veut pas spécialement dire de s'ouvrir à n'importe qui mais trouver le juste milieu.





Plus tard, je rêve de construire un lieu de rencontre, respecter la biodiversité et l'environnement, pourquoi pas vivre en habitat léger aussi, accueillir des voyageurs et rire. Du monde qui rigole ensemble, qui danse, qui chante, tout ça.

Et pas spécialement besoin d'y rajouter de la spiritualité New Age dessus. Aligner ses chakras n'est pas nécessaire pour construire cela. Je n'en ressens pas le besoin en tout cas haha.







J'ai laissé quelque chose s'ouvrir. Disons que je concilie le discernement tout en vivant l'instant. Je vis d'amour et d'esprit critique !



Merci à mes deux supers acolytes de festival pour cette semaine passés ensemble. Je vous aime fort.


Petite anecdote de fin, une guêpe m'a piqué sous la lèvre juste avant le festival. Elle avait triplé de volume, je ressemblais à une tête à claque !!


Bisous,

Mau




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