Bonjour les voyageurs.es et futures voyageurs.es !
Aujourd'hui, j'ai envie de te faire part de mon expérience de voyage en solo. Bon... je ne vais pas te le cacher, je suis une flippette. Et quand on est flippette, et ben c'est un sacré challenge de faire un voyage en solo !
Au final, le plus dur, c'est de se lancer. Que ce soit pour un voyage de deux semaines, ou de 6 mois sur les routes, je trouve que cela ne change pas grand chose. Le plus flippant, c'est le départ...
Alors, si toi aussi, tu es une flippette, ce guide est fait pour toi ! Il te donnera des clés pour définir tes besoins, te rassurer dans ton projet et te permettre de partir en sécurité.
Tout au long de ce guide, je veux que tu te concentres uniquement sur toi. Oublies les autres et leurs exploits. Accompagnes tes "petits toi" qui te jugent et qui pensent que ce n'est pas fait pour toi. Dis leur que ça va le faire. Pareil pour tes peurs, accepte qu'elles soient là et accompagnes-les avec toi le long de ce guide.
I. Trouve ta vision du voyage solo en fonction de qui tu es
1. Une personne = une façon de voyager
J'ai la fâcheuse habitude de me comparer aux autres. Quand je lisais les blogs de voyageuse solo, je voyais des femmes qui partaient sans argent, en stop, depuis des années, à l'autre bout du monde etc.
J'étais tellement triste car j'avais l'impression que ce rêve n'était pas du tout fait pour moi, qu'il fallait être courageuse, sans peurs pour voyager en solo. A cet âge, prendre le bus seule était déjà une victoire pour moi. Bravo à ces femmes hein, mais mer*e pourquoi pas moi, non non je ne suis pas jalouse..!
A ce moment là, j'aurais aimé qu'une autre flippette de la vie me dise qu'elle a réussi à le faire ! J'aurai aimé lire qu'il n'y a pas de "profil type" pour voyager. Que tout le monde peut le faire, si la personne le souhaite.
Et surtout, j'aurai aimé voir plus d'honnêteté, parce que non, ce n'est pas toujours aussi facile qu'on ne le pense. Cela demande beaucoup de courage, du temps pour certain.e.s et ce n'est pas toujours rose comme nous le montre Instagram.
Mais si tu es là, c'est que tu en as envie, alors fais les choses à ta manière et découvre TA façon de voyager.
2. Définis ton premier objectif réalisable de voyage solo
Première étape, fixe toi un premier objectif de voyage solo qui te semble réalisable, sans que cela te soit trop inconfortable.
Par exemple, cela peut être une semaine de vacances dans une région proche, ou un pays proche, ou à 30mn de chez toi, n'importe, c'est à toi de sentir jusqu'où tu t'en sens capable.
Cette première étape va te permettre de vérifier que cela te plaît de voyager en solo, avant d'avoir tout vendu et tout quitté ! Si tu kiffes l'expérience, tu pourras ensuite te permettre de voir plus grand.
Si j'ai choisi de voyager en solo, c'est avant tout parce que peu de personnes dans mon entourage pouvaient m'accompagner.
Cela s'est présenté comme la meilleure option pour moi de voyager. Maintenant, c'est mon objectif : être une aventurière qui part seule faire le tour du monde.
Attention gros warning !
Tu risques de te décourager si tu te focalises sur le sommet de la montagne alors que tu devrais plutôt regarder les marches pour y accéder. Tu comprends la métaphore ?
Quand j'ai regardé pour la première fois les blogs de voyage, j'étais incapable d'être seule une après-midi et j'avais vraiment peur de tout, j'exagère très peu franchement. Je me disais que jamais j'y arriverai, je n'étais même pas sûre que cela me plairait. Et pourtant, j'en rêvais !
En fait, je voyais la finalité, sans prendre en considération d'où je partais, et toutes les étapes que cela me demandait à moi, personnellement. C'est-à-dire comment moi, Maurane, je me créé un chemin qui me permette d'atteindre ce but.
Alors forcément que je me décourageais, je partais de tellement loin que cela me semblait juste impossible ! C'est ok, l'erreur fait partie du process. Peut-être que tu y passeras ou que tu es déjà passé.e par là.
J'ai donc commencé par me faire une après-midi seule près d'un lac à Angers. Voilà, c'était mon premier objectif. Ensuite j'ai pris le temps de me sentir bien seule dans mon appartement etc etc.
Et tu verras par la suite que le sommet est très subjectif parce que des marches, tu peux en avoir à l'infini ! Jusqu'à la fin de ta vie !
2. Trouve ton rythme et sois indulgente avec toi-même
Tu as ton premier objectif. Bon maintenant pas trop le choix hein... Si tu décides de voyager en solo, tu dois sortir de ta zone de confort. Mais pas besoin de tout casser dans la baraque, vas-y à ton rythme et sois indulgente avec toi-même.
Certaines personnes ont la capacité d'éclater littéralement leur zone de confort, car elles ont besoin de foncer dans le tas. Et d'autres ont besoin d'effectuer beaucoup de petites étapes intermédiaires avant d'atteindre leur but.
C'est une question de sécurité intérieure, de confiance en soi et cela dépend de l'objectif.
Tout le monde ne part pas avec les mêmes bases, et moi, j'ai besoin de plus de temps et d'étapes. Il n'y a pas une situation meilleure que l'autre ! Les bases que tu as ne conditionnent pas du tout le fait que tu vas y arriver ou pas. Loin de là...
Mais si tu vas trop vite, ou que tu vises trop haut, tu te mettras plus en situation d'inconfort qu'autre chose et ça va te décourager. Donc apprends à y aller à ton rythme et tu tiendras plus dans le temps. Et quand cela devient une habitude, tu ne t'en rends même plus compte, tu gagnes en confiance et tu peux aller encore plus loin à chaque fois. Et évite les vidéos de développement personnel... C'est tellement culpabilisant !
Malgré le fait que je sois une flippette, j'ai regardé le chemin parcouru et je me dis ah ouais quand même, c'est pas mal ! Au final, je peux te dire que la fierté n'en sera que plus belle, car tu te seras sortie les doigts du c** et tu te diras que tu viens de loin !
3. Définis ton cadre de sécurité et tes besoins en voyage
Quand tu pars en solo, il est important que tu te sentes en sécurité. Sinon, tu n'apprécies pas ton voyage. Et pour cela, il faut que tu prennes en considération ce qui pourrait entraver ta sécurité intérieure : tes peurs irrationnelles, tes besoins non comblés etc.
Cela demande de se connaître un minimum ! Et c'est souvent pendant le voyage qu'on apprend ce qui est important pour nous !
En faisant ça, tu te crées un cadre de liberté. Cela peut paraître contradictoire mais en anticipant un minimum, tu peux faire place à l'inconnu en toute sécurité. Si tu n'as pas de cadre, c'est l'anarchie, tu vas dans tous les sens. Tu vois ce que je veux dire ?
Perso, avant de partir, je note toutes les peurs qui m'empêcheraient de partir. De la plus petite à la plus grande, vraiment tout !! Et à côté, je note la solution qui me permettrait d'être rassurée, car c'est souvent un besoin qui est relié à cette peur.
"J'ai peur de rater mon avion" signifie pour moi que j'ai besoin d'anticiper donc ma solution : j'arrive à l'avance, je m'enregistre en ligne et j'ose demander aux personnes de l'aéroport mon chemin si je suis perdue.
J'ai une amie qui a peur de manquer d'eau en voyage. Cela signifie pour elle que ses besoins physiologiques sont sa priorité donc elle ne part pas sans une gourde ou un camel bag rempli.
"J'ai peur de me sentir seule" signifie pour moi que j'ai besoin d'interaction sociale donc je choisis des lieux où je peux faire des rencontres etc.
Et quand j'arrive dans un nouveau lieu, j'ai besoin de souffler. De me poser et prendre un temps pour me dire, ok je suis arrivée. Et pour cela, j'ai besoin d'organiser mes premières nuits. Si c'est une semaine qu'il me faut, alors ça sera une semaine qu'il me faut. Je prévois le début, voilà ça c'est ma sécurité. Enfin une partie...
4. Trouve le juste équilibre et fais toi confiance
Quand je parle d'équilibre, c'est trouver le juste milieu, qui te correspond, entre planifier et lâcher prise. Tu ne le trouveras pas souvent du premier coup, ça fait aussi partie du jeu !
Souvent, le voyage solo est un chemin initiatique. Je pourrais te faire un guide entier et complet que ça ne suffirait même pas à te décrire toutes les choses que tu pourrais vivre. Laisse toi le temps de découvrir ce que cela vient t'apporter. Accorde toi des moment où tu ne sauras pas ce qui va se passer.
Mais si pour toi, l'inconnu est une source de stress énorme, planifies ton voyage ! Ca ne sert à rien de se faire violence. L'important, c'est de trouver ce qui te correspond.
Suivant ce que tu recherches, l'organisation de ton voyage sera complètement différente. Et ce n'est pas définitif ! Une année, ça sera l'inconnu total et l'autre, ça sera un voyage culturel avec des visites chaque jour etc.
En fait, il n'y a pas de règles. Ce n'est pas parce que tu voyages en solo que forcément, tu dois faire du stop et être sans argent !
II. Pendant l'aventure : Les conseils de base quand tu voyages en solo
Comme dit plus haut, nos peurs sont l'image d'un besoin à respecter. Et souvent, nos besoins sont les mêmes. Voici quelques exemples de peurs assez courantes quand on voyage en solo et les solutions que je peux te donner.
1. J'ai peur de ne pas faire de rencontres
Il y a souvent cette vieille croyance que le voyage solo, c'est se lier d'amitié avec les locaux etc mais pas toujours ! Il faut aussi parfois provoquer la rencontre.
La base de la rencontre pour moi, c'est l'auberge de jeunesse. Si tu n'aimes pas les auberges, il y a toujours du monde dans les hôtels. Quand je voyageais avec mes parents en hôtel, je me suis toujours fais des potes !
Si tu es limite niveau budget, il y a l'option wwoofing, workaway, couchsurfing etc. Si tu pars en France, tu peux regarder le wwoofing France, à l'international, c'est le wwoofing. Et le workaway qui est littéralement partout et qui n'implique pas forcément que du travail à la ferme (tu peux trouver des missions dans des auberges de jeunesse ou faire du babysitting).
Il y a aussi l'expérience de fille au pair : tu seras hébergée dans une famille.
Et sinon, tu as l'option des réseaux sociaux. Tu mets un petit message sur un groupe Facebook pour aller boire un verre, tu auras surement du monde qui te répondra !
2. J'ai peur de la solitude et de l'ennui
Munis toi de ce que tu aimes dans tes bagages. Perso j'adore lire, écrire, dessiner, écouter de la musique. Cela fait déjà beaucoup de choses qui peuvent m'aider à combler les "vides". Et aussi à gérer mes émotions. L'idée de gérer un blog peut aussi te permettre d'ajouter une valeur à ton voyage. Et suivant ta communauté, tu ne seras pas tout seul.
3. J'ai peur de la barrière de la langue
Si tu as des notions en anglais, tu as souvent les moyens de te débrouiller un peu partout.
Tu peux aussi apprendre quelques mots de la langue natale, avoir un petit carnet de phrases que tu seras susceptible de dire souvent.
Tu peux aussi utiliser les merveilleux outils que la technologie nous apporte ! Si tu ne sais pas demander ton chemin, utilise Google Maps. Si tu as besoin de parler, utilise Google Traduction ou un autre site de traduction. Vérifie que ton réseau mobile soit accessible dans le pays où tu vas. Sinon tu prends une carte sim du pays ou tu prends un forfait qui te permet d'avoir du réseau partout dans le monde.
Sinon, j'ai un super bouquin qui s'appelle g'palemo du guide du routard. C'est génial parce que c'est un bouquin d'images pour montrer aux gens ce que tu cherches. Je n'ai pas encore eu l'occasion de l'utiliser mais j'imagine déjà les fous rire de montrer une image type CM2 pour chercher le resto du coin.
4. J'ai peur des mauvaises rencontres
Des mauvaises rencontres, on peut en faire partout. Mais l'idée que cela puisse nous arriver en voyage peut nous donner envie de ne pas y aller. Alors, si vraiment cela te préoccupe, voici quelques petits conseils que je peux te donner :
Munis toi d'une bombe au poivre ou un mini couteau. Je sais, ça fait un peu psycho mais clairement, en tant que femme seule, il y a des fois où cela rassure de savoir que l'on a ça dans son sac !
Tu peux prévenir le ministère des affaires étrangères pour informer que tu es dans un pays à risque. Alors, je n'ai pas eu l'occasion de le faire, mais voici le lien si tu cherches plus d'informations.
Tu peux envoyer ta position à plusieurs contacts pour qu'ils sachent où tu tu trouves.
Tu peux t'informer à l'avance sur des blogs voyage ce qui est peut être à risque dans le pays où tu te trouves et quelles sont les arnaques fréquentes.
Tu peux demander aux locaux les endroits safe ou non etc.
5. J'ai peur car j'ai des problèmes de santé
En Gaspésie, j'ai rencontré une fille qui avait du diabète. Elle a sa trousse de secours et en cas d'urgence, elle a toujours un badge sur ses sacs à dos pour prévenir qu'elle a une pathologie. Si elle fait un malaise ou autre, les personnes qui la trouvent sont au courant et les secours savent ce dont elle a besoin.
Je vous conseille le livre de Marine Barnérias - Seper Hero, si tu as une pathologie et que tu as besoin de courage pour partir à l'aventure !
6. Ma famille a peur pour moi
Des fois, la source de stress peut aussi venir de l'extérieur. Informer ses proches de notre lieu de vie, faire un blog, expliquer où on est et noter des contacts en cas d'urgence permet aussi de rassurer son entourage.
Ce qui est important, c'est de trouver un équilibre dans tes relations. Eux auront peut-être besoin d'être rassurés. Mais toi aussi, tu as besoin de soutien...
II. Pendant l'aventure : se créer une communauté de soutien
1. Voyager seul.e mais à plusieurs
L'idée du voyage solo peut aussi être, seule avec des gens que tu ne connais pas. Chacun sa définition du voyage solo. Et pour cela, il existe des groupes de voyage à plusieurs.
Il y a beaucoup de réseaux pour femmes voyageuses qui partent ensemble. Tu sais que tu ne pars pas seule dès le départ et tu crées déjà des rencontres avant de partir.
2. Les réseaux sociaux
Souvent, j'ai oublié la magie des réseaux sociaux. Sur Facebook, tu peux trouver tout type de groupes de voyages. Il te suffit de marquer les français au Canada, les français en Nouvelle Zélande, les français en Afrique du sud etc, et c'est sur que tu trouveras un groupe.
Beaucoup de personnes en groupe que j'ai rencontré ont utilisé les réseaux pour faire un bout d'aventure ensemble. C'est même l'occasion de partager des frais (genre voiture de location, hébergement...) quand tu es un peu ric rac au niveau thunes.
3. Penser à ses amis ou sa famille
Si tu ne pars pas dans l'idée de t'émanciper complètement de ta vie ou de faire un vipassana ou tu ne peux pas parler à personne, (ou que simplement tu n'as personne dans ta vie !), eh ben penses à la magie du téléphone.
Il y aura peut-être des moments où tu te diras, mais quelle idée m'a pris de partir seule...
Rien que le fait de savoir que je suis soutenue à des milliers de kilomètres avec un simple coup de fil peut me redonner la patate ! Donc penses soit à un bon forfait soit à acheter une carte sim dans le pays directement.
4. Te munir de photos ou souvenirs
Quand je suis partie 6 mois au Canada, c'était mon premier vrai long voyage loin de ma famille. C'était pour moi une grande source de tristesse qui aurait pu faire que je ne serais pas partie. Mais j'ai pesé le pour et le contre, je savais que ça serait une expérience inoubliable et que j'aurais regretté de ne pas y être aller.
Donc, pour me rassurer, j'ai juste imprimé quelques photos que j'ai accroché dans ma chambre. Et je crois avoir pris une lettre que ma maman m'avait écrit, pour me redonner de la force.
Chacun a sa manière de voyager. Je pense que c'est source de beaucoup de créativité pour chacun. Il n'y a pas de règles, seulement des envies et des besoins qui émanent de qui tu es.
N'hésite pas sur tu as d'autres conseils à les partager, ce sera utile pour tout le monde !
Bisous,
Mau